La baisse du chômage ? De la poudre de perlimpinpin !

Rassemblement National

Communiqué

15 février 2019

Communiqué de presse du Rassemblement National

Dans sa dernière livraison des statistiques du chômage rendue publique le 14 février 2019, l’INSEE nous apprend qu’au dernier trimestre 2018, le taux de chômage s'est inscrit en recul de 0,3 point à 8,8% de la population active en France entière (hors Mayotte), son plus bas niveau depuis 2009, selon des chiffres encore provisoires. Immédiatement après la parution de ces résultats, le gouvernement, qui avait fait vœu d’abstinence en matière de commentaires des chiffres périodiques de l’emploi, s’est cette fois-ci livré à un exercice d’autosatisfaction vantant, par la voix de son ministre du Travail, Muriel Pénicaud, l’efficacité de ses réformes.

En réalité, par-delà le matraquage médiatique tendant à faire accroire à une amélioration spectaculaire sur le front de l’emploi, ces chiffres laissent au mieux dubitatif.

Tout d’abord, l’idée que le chômage reviendrait à son niveau de 2009 n’est pas vraiment une bonne nouvelle, dans la mesure où 2009 correspond à la période où la France se débat en pleine crise financière et où, précisément, la situation n’est pas brillante, ni en termes de croissance ni, encore moins, sur le plan de l’emploi.

Ensuite, les cris de victoire politico-médiatiques sur cette « performance » sont inversement proportionnels à l’importance de celle-ci : factuellement, le chômage n’aura reculé que de 0,3% ce qui, compte tenu de son caractère massif, ne relève en rien d’une véritable décrue mais a toutes les caractéristiques d’un artefact comptable, pouvant notamment s’expliquer par les radiations administratives pratiquées par Pôle emploi. Car même s’il est vrai que ces dernières représentent moins de 10% du total des sorties mensuelles des inscrits, ce pourcentage suffit en réalité à expliquer la baisse pour le moins symbolique publiée par l’INSEE. Dans cette optique, il est possible de suivre le gouvernement sur l’idée que la baisse du chômage est due à l’efficacité de ses réformes, mais de celles relatives au flicage sans cesse plus étroit et tatillon des chômeurs qui, à mesure qu’il se resserre, entraîne, comme par magie, la disparition de cohortes entières de demandeurs d’emploi.

De fait, économiquement parlant, seul un regain substantiel de la croissance peut permettre de créer suffisamment d’emplois et ainsi amorcer une baisse tangible du chômage. Dans le cas d’espèce, le gouvernement doit expliquer comment une baisse tendancielle du taux de croissance depuis plusieurs mois peut entraîner cette diminution prétendument record du taux de chômage. Pire, il doit expliquer comment le chômage peut refluer en 2018 alors même que le nombre de créations d’emplois a été divisé par trois entre 2018 (106000) et 2017 (plus de 300.000) !

Et à supposer que l’on accepte l’idée d’une diminution du chômage, il ressort des différentes publications de l’INSEE que celle-ci est deux fois moins rapide en 2018 qu’en 2017. En moyenne annuelle, l’année 2017 a enregistré 180.000 chômeurs de moins tandis qu’ils n’étaient que 88.000 en moins en 2018.

Il reste enfin l’indécence d’un gouvernement qui se félicite alors que la France compte encore plus de 6,5 millions de personnes sans emploi toutes catégories confondues, sans compter le « halo du chômage », à savoir toutes les personnes souhaitant travailler ou travailler plus mais qui ne sont pas inscrites à Pôle emploi. Et en période de chômage de masse ce halo est très important, à commencer par les « travailleurs découragés » (les chômeurs de longue durée notamment qui ont fini par renoncer). Ce halo du chômage représente en France, selon les estimations, près de 1,5 million de personnes supplémentaires.

Chaque nouveau chiffre du chômage confirme ainsi ce que dit le Rassemblement National depuis des années : la politique économique poursuivie par les gouvernements successifs et accélérée par Emmanuel Macron ne consiste qu’à gérer les conséquences d’une mondialisation mortifère qui tue l’économie française à petits feux et nous maintient dans une situation de chômage de masse chronique. Il n’y a donc rien à en attendre sinon le déclin programmé de la France. Seule une ambition nationale forte, conjuguant une stratégie de réindustrialisation massive et un protectionnisme intelligent peut permettre une décrue significative du fléau du chômage.

Rassemblement National

Communiqué

15 février 2019

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