Echange avec Thierry Breton, commissaire européen aux marchés intérieurs : entre voeux pieux, imprécision et matraquage fiscal

Aurelia Beigneux

Communiqué

05 février 2020

Communiqué d’Aurélia Beigneux, député français au Parlement européen, membre de la Commission environnement

Alors que le défi écologique qui nous attend est immense, il est triste de constater que les ambitions d’apparence laissent à nouveau peu de place à un véritable changement de cap politique, soucieux des nations et des peuples qui les composent.

Lors d’un récent échange avec les députés de la commission environnement, Thierry Breton nous a livré une conception très « macroniste » et surtout très « européiste » de la transition écologique souhaitée par l’Union européenne.

Si nous soutenons les efforts en matière d’innovation technologique ainsi que la volonté affichée d’axer l’économie sur la durabilité des produits, nous sommes convaincus que c’est en limitant les importations de produits énergivores et en régulant les importations au sein de l’Union européenne que nous serons en mesure de relever le défi écologique. Soutenir nos propres industries, c’est soutenir des entreprises soucieuses des normes environnementales, encore faut-il leur donner les moyens d’y arriver.

Pire encore, en rappelant l’ambition d’un plan industriel jamais vu, et tout en insistant sur la nécessaire formation des populations, c’est un véritable appel d’air immigrationiste que lance Thierry Breton, appelant de ses voeux au repeuplement d’une Europe à la démographie qu’il juge en berne. Oubliée l’ambition technologique, alors que le Japon, confronté à la même problématique reste ferme sur la question et développe des solutions d’avenir.

Avec un objectif ambitieux de décarbonisation total du continent à l’horizon 2050, la question du financement reste au mieux évasive, au pire en suspens. Spéculant sans véritables certitudes sur une sorte d’union sacrée entre fonds publics et fonds privés, Thierry Breton fait à nouveau peser le poids de la neutralité climatique sur le dos des habitants des provinces, pour qui les mots ont malheureusement un sens concret.

Sans jamais remettre en cause les traités de libre-échange, tout aussi dévastateurs pour nos industries que pour l’environnement, sans évoquer une seule fois le transport maritime dont on connaît maintenant le lourd tribut en matière d’émission carbone, Thierry Breton se fait le porte-parole de la Macronie avec un objectif simple, faire supporter le coût de la transition écologique sur un citoyen livré à un matraquage fiscal sans précédent, dans une politique antisociale aux contours bienveillants.

Aurelia Beigneux

Communiqué

05 février 2020

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